Première école taurine de France...depuis 1983



Nos Photos
Notre Newsletter

Chronique d'un stage à Salamanca...Suite


​CINQUIÈME JOUR :
Avant dernier jour du stage de tauromachie.
Les conditions de retour se réorganisent. L'horaire de a dernière tienta sera anticipée, en début de matinée samedi, pour permettre à tout le groupe de repartir en milieu d'après-midi, pour une arrivée dimanche en matinée.
 
Comme le font toutes les cuadrillas professionnelles, le matin, presque toutes les chambres seront libérées, seules deux d’entre elles serviront à la douche après l'entraînement de samedi matin.
Le minibus pourra repartir pour 1 100 km, les élèves avec plein de beaux souvenirs en tête.
 
En fait, il règne dans la zone une certaine agitation due au carnaval de Ciudad-Rodrigo, à trois quarts d'heure de route d'ici. Plus aucune chambre n’est disponible à des kilomètres à la ronde. Notre Ana, gérante de l’hôtel, pourra loger des fêtards venus en nombre pour s'amuser avec des taureaux. On attend 40 000 personnes par jour !
 
Aujourd'hui, entraînement chez Don Iñigo Sánchez Urbina Chamorro, de la fameuse ganadería Sepúlveda, dont le campo avoisine celui de Pedraza de Yeltes. Il nous accueille pour tienter 4 vaches et 4 becerros mis à mort. Vaste programme.
 
Dans le civil, Iñigo est médecin endocrinologue. Depuis plus de 70 ans, sa famille maintient la destinée de cet élevage. Quand son père a quitté ce monde, alors qu’il avait 19 ans, la question ne s'est pas posée, c'était à son tour de reprendre le flambeau.
Il a eu, pour des raisons professionnelles, l'occasion de vivre deux ans en France, entre Bordeaux, Béziers et Paris. Il est parfaitement bilingue et se partage entre Salamanca et Madrid ,ce rythme de vie lui convient parfaitement.
 
12h, le groupe est fin prêt pour débuter l'entraînement. Ultime point avant la sortie de la première vache.
 
Il est prévu de la pluie, il y a déjà du vent.  
  
PREMIERE VACHE :
Une jolie rousse.
Sensation générale, après les avoir suivis tous depuis le début du stage, chacun a indéniablement fait des progrès importants. Les élèves sont transformés, chacun leur niveau.
 
La vache est excellente.
 
Difficile pour Baptiste. Gauthier n'y est pas. Manuel fournit des efforts.
La vache est exigeante, il faut être précis, technique, lui présenter beaucoup de pico.
Valentin est appelé pour lidier, apprendre à déplacer la vache, afin qu’il ait du recours, quand il sera appelé à toréer en public.
 
Au bout de 20 minutes, on attrape la vache, le mayoral s'approche pour lui couper les poils de la queue, indiquant, par ce petit subterfuge capillicole, qu’elle a été tientée. C'est très efficace pour reperer les vaches torées dans le campo.  Puis on compte 1, 2, à 3, on s'écarte d'elle pour la libérer, façon moineaux ayant entendu un coup de feu !
 
 
DEUXIEME VACHE :
Elle est noire, très mobile, avec du moteur.
 
Clovis a été désigné pour la parer, après quelques passes au capote, il prend la muleta. Il donne de bonnes tandas. Hier, pour avoir réalisé de très bons progrès, Il a été désigné comme gagnant de la muleta.
Baptiste fait l'effort, il a vaincu sa crainte, c’est super à voir, il éprouve de belles sensations.
Pour Mathieu, c’est un peu plus compliqué. Paolo sort, va-t’il effectuer un pecho quieto? …
Oui !!! Bien !!!
Sacha aussi, c’est bien !!! on n’en revient pas ! tout le monde est heureux.
Paolo se pique au jeu, il ressort…
Clovis nous démontre qu’il a passé un cap, il réalise plusieurs bonnes passes.
Sacha doit présenter plus de pico, il est volontaire, la vache le bouscule, roulé-boulé, on accourt, il se relève dans un nuage de poussière… il y retourne !
 
À nouveau, la séance coiffure et la remise en liberté.
 
La vache est tellement bonne que le Maestro VARIN se régale de lui donner quelques passes, l’entrainant jusque dans le clos voisin.
 
 

TROISIEME VACHE :
Marron, gros moteur, poussière. Le vent est toujours présent, le soleil se lève un peu.
Clovis pare plutôt bien. Mathieu pas mal au capote.
 
Nino torée cette vache extraordinaire, qui ne voit que le tissu. Pour Gauthier, la vache lui permet un toreo suave.
Manuel se sent bien en confiance et progresse.
Clément doit plus charger la suerte, charger la suerte... réduire le compas...
Nino est très à l'aise.
 
Coiffeur et sortie.
 
 
QUATRIEME VACHE :
Rousse, très jolie.
Valentin pare avec Mathieu.
Baptiste a enfin le bon déclic avec cette bonne petite vache. Il semble avoir vraiment passé un cap, désormais, il enchaîne les passes, sans se faire désarmer, c'est super !
 
Coiffeur et sortie.
 
Mais c'est le moment de plaisir où tous les élèves sortent pour jouer avec elle « a Campo abierto », sans limite.
Ils partent au loin comme s'ils voulaient rester dans le campo avec elle pour toujours.
 
Ils reviennent avec « la banane » !
 
A les voir dans cet état de plaisir, je me disais que jamais le monde virtuel ne pourrait égaler l’intensité de cet état éprouvé dans le monde réel. J’attends un métavers qui se situerait dans le monde du toro. Les modestes tentatives qui existent déjà ne sont pas encore bien au point. De plus, on ne peut se mentir, ce qui provoque cette joie si intense c’est d’avoir pu vaincre sa peur, ses blocages : « J’ai peur mais je reste ! ».
 
 
14h20 : Place aux novillos.
 
Premier novillo pour Clément, noir, fort, le vent forcit.
Le ganadero a eu la vive idée d’allumer un feu de cheminée, sur la petite terrasse qui domine l'arène. C’est une merveille. Un grand monsieur, entré au tout début de la tienta, a eu l’immense idée d'apporter de la charcuterie de son cru, confectionnée avec ses propres cochons noirs, un vrai délice ! Un peu de vin de chez nous, nous sommes prêts à refaire le monde et voir des « noirs ».
Peu à peu, le froid aidant, le ganadero appelle tous les hommes qui se trouvent sur le toril. Nous nous retrouvons une dizaine de personnes, y compris le chef « Peluquero » !
 
Manuel et Valentin gèrent le toro lors des banderillas de Clément, qui prend la muleta.
C’est un novillo extraordinaire. Clément se régale et nous aussi. Moi, j’ai les deux mains dans la cheminée.
Il torée très bien, a bien intégré de basculer le poids de son corps, ce qui rend les gestes plus esthétiques et plus profonds.
A ce moment, je me surprends à éprouver, à la fois, une tension dramatique et un plaisir certain, que je n’éprouve plus dans les grandes arènes, tant les cartels sont photocopiés, sans inventivité, ennuyeux, sans aucun mystère. Là, c'est régalant !
Clément exulte, il est ravi et nous aussi. Le ganadero est encore plus fier de tout le bétail qui est passé devant nous, depuis bientôt 3 heures.
Le novillo est « bueno, bueno » !!!
 
Il le fait passer devant, derrière, sur les 2 côtés...C’est un festival.
 
Une belle épée après un essai infructueux.
 
Puis, tout le groupe se dirige vers le novillo pour comprendre où se trouve le bon endroit pour planter la puntilla.
 
Il a bien mérité une oreille ! Enhorabuena !
 
 
14h50 : DEUXIEME NOVILLO :
Un roux, assez haut pour Gauthier, qui l’accueille au capote.
Banderilles de Nino et Manuel. Ce dernier a toujours un temps de retard. Il va devoir y retravailler.
À la muleta, le novillo est un peu plus bronco (rustre-violent) que l'autre mais très noble, il répond à toutes les sollicitations. Il faut le conduire plus loin.
Clovis intervient pour un quite, il s'en sort très bien. A gauche, c’est plus compliqué. Le vent gène beaucoup…
 
Gauthier est un peu en dessous. Le novillo lui permet cet apprentissage.
La mise à mort est à revoir : épées multiples...
 
 
 

TROISIEME BECERRO : 15h20
Un colorado violent mais très noble pour Manuel.
 
Valentin sort pour un quite bien réalisé.
Banderilles pour Nino et Manuel, qui passe à la muleta. Elle lui pèse, sa main endolorie en début de stage le gêne. Le novillo est exigeant.
Là encore, une vraie tension dramatique, nous ne sommes plus des aficionados blasés.
C’est le remède pour retrouver l’envie : Venir voir les novilladas sans picador !
 
Le novillo exige beaucoup, Manuel apprend en direct.
 
Nombreuses tentatives d’épées. On devra retravailler tout cela !
 
Il avait été décidé que le dernier novillo serait offert au meilleur entre Gauthier et Manuel, mais Christian LE SUR décide qu’ils ne le méritent ni l’un ni l’autre, alors il prend une décision sur le champ.  
 
15h45 : QUATRIEME ET DERNIER NOVILLO
 
C’est un très joli petit novillo noir, Clovis apprend qu’il est désigné pour le mettre à mort.
On peut imaginer la pression.
À la cape, il fait bien. Il tient à poser une paire de banderilles.
Le vent se renforce, il gène la muleta.
Il est très bon à droite et, à gauche, il est pas mal non plus. A aucun moment il ne perd les papiers, c’est méritoire car c’est une tension de tous les instants. Il faut être très précis, calme, élégant…
 
Mathieu sort pour une jolie série à droite et une série pas mal à gauche.
 
Clovis est vraiment bien, surprenant. Je me mets à me souvenir qu’il y a exactement 1 an, dans une manade de Caissargues, il avait réussi à vaincre sa peur et était sorti pour « un pecho », dos aux planches, avec un tout petit veau, sans corne. Quel chemin en si peu de temps !
 
16h13 : de jolies manoletinas avant la mise à mort a recibir, l’épée est bien placée mais non concluante.
Ensuite, d’autres essais s’enchainent, un roulé-boulé, poussière…Clément met la puntilla très efficacement.
Il est 16h15, son professeur, le Maestro Christian LE SUR, lui octroie une belle oreille ! Félicitations.
 
Fin de la séance, encore une belle journée au milieu des toros.

SIXIEME JOUR :
 
 
Hier soir c’était la soirée de fin de stage, tout le monde attendait l’actuación de notre practico « Magic Éric » : « 3 petits tours et puis s'en vont ». Mais avant, nous avons posé pour une photo souvenir historique sous l’imposante tête de Miura qui trône au-dessus du bar de l’hôtel. « Notre Maestro » El Rafi était venu nous embrasser, de sortie de tienta quasi en nocturne. Le Maestro Juan Leal est arrivé de la même tienta, pour dîner et passer le dernier jour avec nous.
 
Eric nous a fait vivre un moment très agréable, féerique, où l'on a retrouvé notre âme d'enfant. On ne comprend pas comment il fait et c'est ça le côté amusant : la corde avec plusieurs bouts, les cercles chinois et le papier volant sont autant de tours qu’il a réalisés devant nos yeux ébahis. Il avait mis au point ce court moment pour nous, avec d’autant plus de pression qu’il nous connaissait tous, ce qui est rarement le cas du public venant l’applaudir. "Tu m'énerves Éric !! " dit Patrick plusieurs fois car il voulait savoir comment ça marche !
 
Les ganaderos Don Íñigo et Don Andoni étaient nos invités. Pour les adultes, un petit cochon de lait grillé est prévu au menu. Il est croustillant et tendre à la fois.  C'est l'occasion pour Éric de nous raconter sa vie au milieu de ses fauves, ses tigres, ses panthères et ses serpents.
 
Puis, au fur et à mesure, les souvenirs taurins remontent à l'esprit. Christian, Patrick et Juan racontent des histoires très amusantes : le torero Colombo qui disait boire du vin rouge, car " ça lui musclait le bras !", Gitanillo de Paris et Panchito de Veracruz, toreros parisiens qui écumaient tous les courses d’emboulés, sans grand succès, toujours très bien habillés, surtout Panchito, qui, bien que n’étant jamais allé au Mexique, portait le costume traditionnel, le cigare aux lèvres et des gants blancs ! ...puis une autre célébrité : « le Belge » qui -bien que n’ayant jamais mis à mort un becerro - avait dépensé des fortunes pour s'équiper : traje de luces, capote de paseo, capotes et muletas. Le jour où il devait toréer, pour la première fois, après avoir défilé au paseo, avait disparu du callejón, pris par la peur...Juan traduisait en direct à son banderillero Juan-Carlos GARCÍA, qui était amusé de voir des Français raconter toutes ces anecdotes.
 
La nuit fut courte, … très courte et le programme du dernier entraînement du stage, chez Don Andoni Rekagori est chargé. 7 vaches à tienter.
 
Le Maestro Juan LEAL, fidèle à son habitude, était parti en éclaireur, pour tout préparer. Il était comme ça Juan, généreux, passionné, un vrai gentil avec les jeunes. Quand il s'agit d'accrocher la grille derrière la voiture pour refaire la piste, Juan est là, quand il faut ouvrir ou fermer une porte, Juan est encore là, et ça toujours avec le sourire...
 
Il fait gris, froid, 3°, quelques gouttes de pluie pour que l'on n'ait pas trop de poussière !
 
9h27, la chenille redémarrait, nous connaissions tous le chemin, désormais. Arrivés devant le petit portail, re-ficelle de nylon puis re-petits veaux curieux venant à notre rencontre. Puis, au moment de sortir les affaires, notre Jean-Luc, photographe-chauffeur-bon camarade reste un peu interdit : " j'ai oublié mon appareil photo dans le bar de l’hôtel !". Petit moment de panique… court, très court. Je lui propose d'aller le lui récupérer à l'hôtel. Il accepte.
 
 

Alors, me voici repartie, sur cette route que je commence à bien arpenter, depuis toutes ces années.
Aux abords de la maison voisine d’Andoni, des petits toutous rouges viennent aboyer sur le chemin, je repasse devant les cigognes de la petite chapelle du Maestro Manolete.
 
L’aller-retour va être long, je mets la radio : Radio classique Espagne fait jouer un paso-doble, c’est rare sur cette station. Cela m’amuse, c’est un signe. Puis, je crois reconnaitre le thème de La Marseillaise, que Piotr Ilitch Tchaïkovski a repris en 1880, dans son Ouverture 1812 opus 49, célébrant la victoire russe de 1812 sur les armées napoléoniennes. - Ça aussi, si c’est pas un signe !
 
La route nationale que j’emprunte est une succession de longues lignes droites, suivies de grandes courbes. Il est 10h35, personne à l’horizon, sauf 2 ou 3 cyclistes. Les vaches limousines sont en pleine digestion sous les chênes, quelques cochons noirs sont tranquilles dans un clos, il fait gris et les panneaux égrènent des noms de petits pueblos vraiment très typiques :  Calzada de don Diego, La Fuente de San Estéban, Quejigal … autant de rêverie qu'un espagnol qui passerait devant Bezouce, Poulx ou encore Saint Dionisy pourrait être enclin à avoir.
 
Arrivée à destination, je rebrousse chemin et là, la programmation du « Clavier bien tempéré » de Bach m’embarque dans une méditation transcendantale, à telle enseigne que je rate la sortie et qu’arrivée à Sancti-Spíritus, ça aussi, c’est un signe, je m’aperçois que je suis allée trop loin. ¡ No pasa nada !
 
Re-petits toutous rouges, re-corde en nylon, cette fois-ci, les petits veaux sont calés contre le portail. Mais, ma descente de voiture les fait tous partir, ils ne veulent pas avoir de problème, ça tombe bien, moi non plus !
 
J’arrive à mi-tienta. Le bétail est de qualité, les professeurs redoublent la pression, c'est le dernier jour, jusqu’au bout, on ne doit pas baisser la garde. Malgré la fatigue de chacun, il ne faut rien leur passer. C'est une discipline de tous les jours, ne rien lâcher, jamais... difficile à concevoir pour des jeunes de maintenant, de le comprendre et surtout de l'appliquer.
 
Toutes les vaches sont faibles, la piste est molle, le sable profond. - il faut savoir les toréer très doucement, sans les obliger.
 
 

Ils ont tous fait de grands progrès. Manifestement, chacun repartira différent de celui qu’il était lundi dernier, avec ses succès, ses difficultés, ses acquis, ses domaines à retravailler, ses angoisses, ses joies et ses rêves.
 
13h45 : fin de la dernière séance.
 
Une photo pour marquer le moment, avec le Maestro Juan LEAL, qui va aider le ganadero à poser 35 paires de fundas avant de repartir vers son Andalousie adoptive. C’est un phénomène, un gars hors normes comme tous ces toreros que j’ai le plaisir de côtoyer.
 
Dernier petit jeu : qui sera celui qui descendra de la voiture pour ouvrir et refermer le portail avec sa petite corde en nylon ? c’est Clément qui s’y colle bien volontiers avec sa gentillesse habituelle.
 
Nous retournons à notre hôtel.
Ana nous a préparé 12 bocadillos pour le voyage. Douche, valises. Jean-Luc et Patrick organisent les valises dans le minibus. « Oh, les jeunes, les bouteilles d’eau en plastique vides, j’aimerais ne pas avoir à les importer en France, si possible. ». « Toutes ces muletas, il faut les démonter, sinon, ça ne rentrera jamais dans le fourgon ! ». « Il faut tout leur dire à ces jeunes ! » - roumègue Jean Luc. Pendant ce temps, une jolie petite chienne berger allemand nous surveille très attentivement, se demandant ce que peuvent bien venir faire tous ces jeunes qui se pressent autour de ce camion français !
 
Paolo paie sa tournée de Coca, Patrick a fait provision de boules de pains blancs espagnols pour Virginie, qui en raffole. C’est le moment de la despedida.
Nino descend vers La Carlota, près de Séville, car il est inscrit pour un bolsìn demain matin. « Magic Eric », qui vit un rêve éveillé, l’accompagnera et reviendra demain soir, pour le carnaval de Ciudad Rodrigo : « C’est ça la vraie magie de la vie, celle des rencontres ! ».
 
Quant à moi, je repartirai demain vers Madrid, pour de nouvelles aventures, avec le vrai plaisir d’avoir partagé ces moments importants de cette jeunesse méritante.   
 
Bilan de ce stage du CFT :
35 vaches toréées et
6 becerros mis à mort.
12 élèves avec des étoiles plein les yeux,
Les professeurs sachant exactement qui doit travailler quoi.
 
Mais aussi, « premières épées » pour Gauthier, Manuel et Clovis. -et ça, on s’en souvient toute sa vie de torero !
 
15h23 : le minibus démarre pour 1100km. Bonne route à tous. « ¡ Suerte para todos !».
Caissargues, nous revoilà !


Qui sommes-nous ? | Actualités | Nous visiter | En Castellano... | Nos Archives