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​Chroniques salmantines 2025.

JOUR 6.


Lorsque je descends au petit déjeuner, Tommy est déjà dans le couloir avec son petit poulet en tissu. Il est heureux de vivre, plein d’énergie à revendre. On verra ce soir quand il sera en train de dégouliner sur les genoux de sa mère !
Ce soir, avec mon vieux complice, nous prévoyons l’Inauguration officielle de la treizième marche de l’escalier de la Rad. Elle grince depuis des années et Jacques-Olivier est aficionado du chiffre 13, deux mauvaises raisons de boire un verre et de fêter ça !
10h05 départ pour Campo Cerrado.
Le Maestro Juan est déjà là-bas, pour préparer la séance.
Le carnaval de Ciudad Rodrigo amène de nombreux clients à la Rad. Ana avait prévenu dès hier, "ça va être une tuerie. ". Il y a même des Espagnols qui vont venir déjeuner à midi, c'est dire. Un festival inaugural avec Ponce, Talavante et Juan Ortega ainsi que la jeune novillera Olga Casado éveille la convoitise du public venu nombreux.
Au petit déjeuner, on avait déjà une bonne idée des familles qui allaient se divertir dans cette petite bourgade si typique. Festivals taurins et capeas, dans des arènes en bois, montées chaque année par différentes peñas taurines, lâcher de taureaux sérieux dans les rues de la ville, bref, un moment incontournable pour tout aficionado curieux de sensations fortes.
J'aimais l'Espagne aussi pour ce côté picaresque et l'ambiance familiale et sûre que revêtait ces événements populaires. On était très loin de nos ferias devenues au mieux des beuveries au pire des coupe-gorges.
10h31 Sortie à la Fuente de San Estéban. Combien de souvenirs du CFT dans ce petit pueblo !
Nous atteignons la Chapelle où Manolete venait se recueillir lorsqu’il passait du temps dans la finca d’Atanasio Fernandez.
10h39 .Des murs en pierre de granit de chaque côté du chemin.
10h46 Arrivée dans la finca d’Andoni Rekagorri.
Jean-Yves en découvrant ce campo merveilleux de superbes chênes et d’un tapis d’herbe rase se met à imaginer quel practice fantastique il pourrait organiser. Il va plus loin, envisageant de dresser des toros qui repèreraient les balles…Ah les golfeurs !
Attente, vent, pluie fine...froid, 6 degrés.
11h02 Le picateur, comme on dit quelques fois dans le sud-ouest et son cheval blanc déjà habillé.
11h08 Andoni, le ganadero, et Almudena son épouse arrivent.
11h11 Je découvre le poêle pour chauffer les fers à marquer les veaux. Il a servi pas plus tard qu’hier. 
 

Almudena me raconte la beauté du Campo. Les petits veaux regroupés et les mères qui les surveillent au petit matin. La lumière sur les étendues détrempées après la pluie…
Il fait de plus en plus froid. Almudena nous accueille dans son petit Algeco vitré, posé sur un premier lui servant de dépendance domestique. Nous dominons le campo à perte de vue. On va enfin voir un Jol dans ce petit aquarium !
It’s the place to be si l'on ne veut pas se transformer en bloc de glace trop vite.
Le vent siffle autour de nous, comme un bruit de tempête.
 

11h36 sortie de la vache numéro 1 rousse. Très mobile,
Valentin et Marco.
Brave, 3 piques.
Marco muleta.
Un peu distraite mais répond aux sollicitations.
Silence total dans l'aquarium.
Marco torée bien, la vache le permet.
11h50 Éric.
Vache toujours bouché fermée. Bien Éric. L'air gêne.
Le vent souffle de plus en plus.
Silence monacal dans l'aquarium.
11h55, la vache n'en veut plus, on repasse à Marco.
On rentre la vache.
 Le Maestro Juan Leal brandit le bâton surmonté du sac de pienso ouvert en deux, en haut de la porte, pour faire rentrer la bête dans la zone des corrales.
Point dans le ruedo avec les Maestros.
12h01 2ème vache noire.
Pablo.
Très brave au cheval.
Sacha.
Ne tenant plus de froid, je sors une de ces chaufferettes à base d’une poudre qui, au contact de l’air se met à chauffer. Malheureusement, elle a passé la date de péremption. Sale fabrication Made in China !
Bonne vache.
12h05 Muleta pour Pablo.
Faiblesse des pattes. La toréer à sa hauteur.
Il torée bien.
12h11. Éric à nouveau.
"De la douceur ! " dit le Maestro Le Sur.
1ère passe ok, 2ème, 3ème plus compliquée.
Bien… Les conseils des Maestros sont efficaces, il a trouvé le rythme, allongé le bras, c'est super.
Plusieurs séries bien exécutées.
12h16 re-Pablo.
Bien, bien, cette vache est très noble, elle permet au jeune de se régaler.
Sortie 12h19, re-bâton, re-sachet de pienso.
On attend que le ganadero ait regagné son siège pour sortir la suivante.
12h24, 3ème vache, belle petite vache noire. Très mobile.
Valentin.
1 pique, brave.
2ème forte, brave.
Marco à la Muleta 12h28
Bien, élégant.
Le vent forcit, ça gêne.
Toujours le bruit de tempête qui augmente notre ressenti de froid.
12h32. Valentin.
Bien, vache toujours noble, fixe. Permet de toréer proprement.
Aucun des toreros, pourtant congelés dans les burladeros, ne paraît éprouver le froid ! La tension nerveuse les réchauffe.
12h39 re-Éric.
Petite série, bien.
12h41 Ouverture du portail.
Bruine plus forte. Un enfer sur terre.
J'imagine le Maestro Juan Leal doit languir de retourner vers son Andalousie adoptive.
Nous sommes gelés dans l'aquarium, à l'abri, je n'ose imaginer ce que cela peut être dehors.
12h44. Ultime vache du stage 2025. Marbrée noire. Haute, forte.
Sacha.
Vache non fixée. Le Maestro Juan sort et la fixe pour le cheval.
Ça réchauffe de bouger un peu.
Rémy pour la sortir du cheval.
"Qu'elle ne te touche pas le capote ! " dit le maestro Le Sur.
La pluie ruisselle sur les vitres de notre petite cage vitrée.
12h48, sortie du cheval.
12h48 Rémy à la Muleta.
Compas très large, empêche le transfert de poids du corps.
Vache noble.
Désarmé deux fois, la vache le serre.
12h46 Sacha.
La vache serre, il faut supporter cette pression et ne pas se démonter le moral.
Désarmé plusieurs fois, un peu énervé contre lui-même.
La vache s'en va d'elle-même. Il faut la raccrocher.
Sacha tente une passe dans le dos, pas une bonne idée. La vache en profite pour l’accrocher.
Il lui vole des naturelles.
Puis une jolie série.
Puis une autre. Juste devant le ganadero.
Il ne veut plus s'arrêter. La vache non plus, bouche fermée. Le Maestro Juan Leal s'approche du burladero de sortie.
Encore une série.
Attention à ne pas faire la série de trop !
13h08 sortie de cette bonne vache.
Fin du tentadero.
Non, elle ressort, elle en veut encore. Sacha aussi.
Sachet de pienso au bout du bâton. 13h08. Ressortie définitive.
On plonge dans les voitures, frigorifiés. Le convoi démarre.
13h23. Sur le portail, je reconnais la même mauvaise ficelle pour fermer, elle est là depuis très longtemps.
En approche de la chapelle de Manolete, nous apercevons des cigognes. Juan s’exclame : "Bon, pour l'instant, les cigognes on va les laisser loin ! ". Il a trois charmants bambins, il est déjà très occupé.
13h50 Sur la route du retour, en contrebas, on retrouve le toro vert avec la marguerite sur la fesse gauche.
Je pense que Marco et Pablo, nos deux jeunes espagnols, ne se connaissaient pas avant. Grâce à ce stage du CFT, ils ont pu se découvrir et s’apprécier. Il règne une bonne camaraderie entre ces 5 toreros en herbe.
Marco, issu de l’École de Valencia, est contacté tous les jours par ses professeurs afin de savoir comment se déroule le stage. Ils n'en croient pas leurs yeux et leurs oreilles de l'organisation d'un tel stage.
Pluie sur la route. 6 degrés qui, en ressenti, deviennent un zéro pointé.
14h05 la Rad.
14h23 Despedida du Maestro Juan Leal, dans 5h il devrait être chez lui, dans sa petite famille qu’il n’a pas vue depuis quinze jours, depuis son déplacement à Ambato en Equateur.
Lors de l’apéritif, non loin de Tommy faisant la loi avec d’autres congénères, Éric nous raconte son moment, jusqu'où ne pas aller trop loin, "J'ai mis ma confiance totale dans ce que m'a dit le Maestro, ça a payé, c’est passé ! ".
Dans l’après-midi, une petite virée à Salamanca. Je dois ramener des cuajadas pour Marie-Reine.
Le froid nous pique, c’est typique de l’hiver ici.
Nous allons apprécier de rentrer nous réchauffer au Musée taurin. La visite du Musée Taurin est assez décevante, seul le gardien est intéressant.
 
 

Nous rentrons à la Rad pour un ultime diner.
Après que les jeunes toreros nous aient adressé un message de remerciement, nous nous régalons une dernière fois des bons plats de notre maison salmantine.
En fin de soirée, quand ces petits jeunes demandent à se lever de table, le Maestro Le Sur s’adresse à Éric notre practico magicien en lui disant : "S’il te plait Éric, fais les disparaitre !!!".
23h56 : Il nous reste une ultime chose à faire : l’inauguration de la 13ème marche. Nous avons une bande Velpeau en guise de ruban, une paire de ciseaux d’infirmerie, tout ce matériel nous ayant été fourni par le bon docteur Jean-Yves. Nous nous plaçons sur cette fameuse marche qui grince depuis tant d’années. Mon vieux complice, mon vieux qu’on grince !!! Inauguration, découpage du "ruban". Une folie douce en quelques sortes.

Demain, nous rentrons chacun vers nos destinées, avec des jolis souvenirs plein la tête et la conscience d’avoir vécu une semaine exceptionnelle. Merci au Maestro Juan Leal, Merci au Maestro Christian Le Sur.

Puisse la vie nous permettre de revenir l’an prochain pour de nouvelles aventures taurines avec le CFT.


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