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​Chroniques salmantines 2025

JOUR 5.


Hier soir, dès 21h, Tommy était couché sur les genoux de sa mère, ayant tellement joué dans la journée qu'il s'était transformé en une poupée de chiffon.
Nino et le Maestro El Rafi nous avaient rejoints pour dîner. Je suis presque sûre qu'une certaine nostalgie les avaient étreints tous les deux. Ils ont d'ailleurs profité de la soirée jusqu'à 2h du matin, à blaguer, chercher à résoudre un tour d’Éric d'une corde coulissant dans un tube que seul le Maestro Juan a réussi à refaire quasi immédiatement devant l'assistance médusée. Les petits de Nîmes se sont fait mettre le bain par un arlésien, c’est du joli les gars !
L'ambiance amicale qui s'était créée au sein de notre petite assistance me ravissait. L'esprit du CFT soufflait à plein sur nous.

Sacha, qui avait été examiné, après le cours théorique, par le bon docteur Jean-Yves, ressentait bien sûr les coups et les bosses, mais aussi une petite oppression. Nous lui avions demandé de nous promettre de nous alerter s'il avait le moindre souci durant la nuit. Comme il est un peu timide, je n'aurais pas voulu que, par peur de nous déranger, il reste dans sa chambre avec un problème quelconque.
 Ce matin, il était frais comme un gardon, prêt à recommencer.
Le bon docteur lui avait précisé qu'aujourd'hui il lui faudrait plutôt privilégier les étirements pour ne pas laisser s'installer la moindre contracture.

Ce matin, il fait froid, 6 degrés.

Je ressentais les courbatures de ma séance de golf de la veille, certes moins fortes que celles du pauvre Sacha mais quand même.

Sur le papier, le programme du jour était quasi le même qu'hier avec 3 mises à mort mais on ne pouvait jamais savoir qui allait se révéler ? Cela mettait du piquant à la séance.

Nous profitions d'être loin de la pression habituelle pour retourner au golf à nouveau ce matin.
Un départ à 9h40 nous permettrait de jouer 9 trous et de revenir à temps pour le déjeuner. Mon jeu est irrégulier mais quelques jolis coups m’ont payé le déplacement. Il faut bien se contenter de peu, quelquefois. Durant mes déplacements sur le campo de golf, je continue à chercher un trèfle à quatre feuilles, sans succès ! Pas grave...une cigogne parcourt le campo. Lors de son observation depuis le ciel, elle doit se demander ce qui peut bien nous motiver, nous les petites créatures juste en bas, qui semblent taper et suivre des petites boules rondes blanches...A quoi cela peut-il bien servir ? Il m’arrive moi aussi de me le demander.
Lors de notre partie de golf d'hier matin, un joueur de la partie suivante s’était arrêté et était venu nous voir. Il nous annonçait qu'il y avait des chariots gratuits à notre disposition. Je me suis dit que je devais faire bien pitié avec mon sac en bandoulière, pour qu'un gentil Monsieur vienne comme cela nous voir ! 
Et bien, aujourd'hui, le même gentil Monsieur nous a répété le même conseil, vraiment, je dois faire sacrément pitié avec mon sac de golf sur l'épaule...

11h30 retour à la Rad.

 

Ce matin, au même moment, les jeunes toreros étaient partis pour un marquage de veaux. Il fallait savoir tout faire, le Maestro Juan Leal était expert pour ce genre de séance. 13h30, ils reviennent ravis de leur matinée mais j’apprends qu’après avoir laissé échapper des jeunes novillos lors d’un tri sur le campo de la ganaderia Rekagori, lors du départ des voitures, n’ayant pas suivi les indications, cela a créé un certain malaise. Il semble que demain, il va y avoir une explication soutenue du ganadero.
Dixit Alain, Valentin et Pablo se sont démenés. Chacun des jeunes toreros a pu marquer et vivre cette expérience totalement.
Lorsqu’ils entrent dans la salle à manger, une légère odeur de cheveux grillés se fait sentir, le marquage d’une trentaine de novillos, ça laisse quelques traces.

 

Pour ce soir, le gala de clôture se profile. Notre magicien est un pro et il se prépare. Il faut que tout soit parfait, cela demande du temps pour s'entraîner encore et toujours. Le trac ne manquera pas de pointer son nez, d'autant que, d'après Éric, plus on connaît les gens du public, plus c'est difficile...

La séance du jour, chez Domingo Hernandez aura lieu à une heure d'ici, au sud-est d'Alba de Tormes, d’où je garde d'excellents souvenirs grâce à Rafi, des oreilles coupées et du costume oublié chez Don Fadrique !

14h53, départ du convoi vers Domingo Hernandez. 50 minutes de route. 

15h20 : Passant à Alba de Tormes, je me souviens de la basilique, de cette église du couvent des carmélites où se trouve le tombeau de Sainte Thérèse d’Avila, des arènes couvertes. C’est une très jolie ville taurine.
Le campo que nous traversons est très différent, très vallonné, mais parait plus pauvre. De grandes vallées, beaucoup de vaches rouges limousines. En voyant tout ce bétail, "Les espagnols ne sont pas près de mourir de faim !" dit le Maestro Le Sur.
 
J’aperçois mes premiers petits cochons noirs.
 
15h36 Ils sont là...les noirs, les taureaux, des centaines, des vaches, des novillos, des veaux… Nous pénétrons dans la ganaderia de Domingo Hernandez.
Ils possèdent 56 sementales, 57 depuis l’indulto d’Albacete. C’est dire la grandeur de cet élevage et son importance.

Cette fois, c'est un toutou roux qui nous accueille, il se met en plein milieu de la route. Trompe la mort ! Nous devons faire encore 4km de piste de terre, bordée par des vallons à perte de vue. Entre les chênes que l'on taille.

Ici, le temps change vite, partis au temps gris, le soleil semble vouloir nous réchauffer.

Ça monte, ça descend, ça sillonne entre des hectares et des hectares de chênes verts. Quel travail de les tailler !

Que de personnel pour entretenir une telle surface.

Les novillos sont de chaque côté de notre chemin. Un d’eux a voulu passer la tête par le grillage. Ailleurs l’herbe est plus verte ! Il semble un peu coincé.

Des chênes à perte de vue.

On monte sur une petite colline, une mer de chênes en contrebas. 

Le Maestro Juan me dit : "Comme disent les anciens, pour connaitre la qualité du sol, plus les chênes sont gros, plus la terre est bonne."
Puis, nous apercevons des petits veaux tricolores, ils sont très arlequins… 
Barrière texane.
Nous avions rendez-vous à 15h30. Pour une fois que nous sommes légèrement en retard, ici à 15h49 tout est prêt.
C’est une grosse machinerie, beaucoup de gens s'activent. 

 

Marc, le photographe photographié
Marc, le photographe photographié
L'arène est à flanc d'une colline. Un haut mur d'enceinte jaune, forme avec les vieilles planches en bois rouges le callejón. C’est très ancien, presque abandonné. Pourtant, c’est de là que sortent parmi les meilleurs toros des arènes les plus prestigieuses.

Aujourd’hui, ce sera pour Valentin, Sacha et Pablo que l’on réserve les mises à mort. 

Le ganadero est un jeune homme, Doddy, le petit fils de Domingo Hernandez, la trentaine, assez costaud, très actif, sur les chiqueros . Il est le frère de Marcos, qui a pris l'alternative à Nîmes, aux vendanges en 2020, avec le Maestro Juan Leal comme témoin.
Il donne ses instructions avec une forte voix, il a du coffre le garçon !

16h12. Un 1er novillo noir sort. Il est fort.
Valentin. Soleil un peu d'air.
Malheureusement, ce beau novillo a la patte arrière gauche complètement de travers. Pas de pique pour le préserver.
Pablo sort pour un quite.
Novillo très ralenti, il faut le toréer à sa hauteur, suavement.
Ça permet à Valentin de s'habituer à ce volume de bétail.
Le ganadero vocifère des "olé" et des "bien" tout le long de la faena. C'est rare comme ambiance.
C'est râlant car c'eût été un très bon novillo s’il avait été valide. Beaucoup de classe.
16h29. Valentin se fait soulever. Sans gravité.
16h31 Marco.
S'en sort pas mal.
Novillo très faible sur ses appuis.
Pourtant, Valentin est attrapé, fait un soleil, retombe lourdement, ça dure un temps fou. Il se protège bien la tête, tout le monde sort pour lui venir en aide.
Eau miraculeuse des toreros passée dans le cou.
Vite, il faut tuer ce novillo.
16h36. Mise à mort.
1ère fois, 2ème, moitié d'épée
Le novillo s'affaisse, il a été très brave. 
Nombreuses tentatives.
Descabello. 2 tentatives.
16h43. La dépouille est sortie.

Tout le monde se rassemble autour du toro mort, pour admirer cette belle bête.

16h50 : 2ème beau novillo 6512 que j'avais vu de dessus et qui paraissait petit. Non, non, en piste, il est fort, poil d'hiver. Pour Pablo. Patte arrière gauche est aussi problématique.
Pique.
Sacha au capote.
 
Le Maestro Juan Leal à la cape. Un enroulé suave fait hurler de bonheur le ganadero.
Muleta pour Pablo. 
16h54. Il faut le toréer à sa hauteur. Doucement, lui aussi a de la noblesse.
Pablo s'en sort bien, le novillo tient sur 3 pattes. Le ganadero donne des "olé" et "bien" toujours aussi tonitruants.
Novillo noble mais avec de la race.
Petit accrochage.
Muleta morte, main gauche.

Je tente une incursion dans le palco vitré. Il semble abandonné depuis de nombreuses années et parait ne jamais servir. Du coup, même si, exceptionnellement, j'ai mes lunettes propres, je n'arrive pas à trop voir à travers les baies vitrées. Je ressors, à côté des chiqueros.

17h09 : novillo toujours bouche fermée, contrairement à mon voisin éleveur sur les chiqueros !
Tour complet autour de Pablo.
Il a encore du gaz ce novillo, attention.
17h12. Épée de mort.
Épée très basse.
17h15 Matador et puntilla pour apprendre l'endroit.
Le vent souffle, 
Tractopelle.

17h22. 3ème novillo mis à mort. Joli noir, cornes courtes. 1067
Pour Sacha.
Il fait plusieurs tours, tente de sauter par-dessus la barrière, juste à l'endroit où se trouve Jean-Luc qui n'en mène pas large. La bête retombe assise sur ses fesses, lourdement.
Entre le Cheval.
Bonnes mises au cheval, sans trop de capotazos, sous les indications appuyées et fortes du ganadero.
Sortie du cheval 17h29.
 
Marco à la cape.
Sacha à la Muleta.

Un peu sur la réserve. Peut-être les roulés-boulés d'hier ?
17h45 épée.
plusieurs épées. 
Descabello. 
Puntilla.

 

Non loin de l'arène, sur une colline à 30 degrés, les mamans et leurs petits veaux montent jusqu'en haut, ils sont élevés en plein champs, ce sont des toros bicyclette, c'est du bio.
1 noire, 3 blanches, 2 noires, 1 rousse et son petit et 1 blanche pour fermer le ban.

18h03. Un novillo noir et blanc, comme les bonbons Kréma menthe réglisse de mon enfance, pour Rémy. Sans mise à mort. Il a de bonnes notes et le ganadero veut le tester.
Très joli, bien fait. Marco à la cape.

Rémy et Marco pour le cheval. Bravoure. Notre ganadero commente haut et fort le moment.

Rémy, muletazos très suaves. Ce novillo a un petit triangle blanc entre les 2 pitons. Les 4 pattes blanches et le ventrou blanc, les flancs, les épaules, la tête et les fesses noires, Rémy se régale.
De bons gestes, pourtant beaucoup de muletazos accrochés 
18h14 fin faena Rémy. 
Marco pour la suite.
Il essaie de faire au mieux.

18h26 Puis le guzanillo du Maestro Juan Leal le ronge, il a trop envie, il n’y tient plus, il emprunte une muleta et s’élance. C'est superbe, attention, le novillo le voit, veut l'attraper, main gauche, le novillo n'entre pas dans la muleta, main droite, c’est mieux, mais muleta arrachée.
Le ganadero exulte, il est survolté.
Le Maestro attend le novillo, ça passe, c'est suave.
A gauche, à nouveau.
Ce novillo ne se laisse pas faire facilement.
18h32.fin de faena.
Sortie du novillo par le Maestro.
Fin du tentadero. 

Il fait un air frais, on va vite s’engouffrer dans nos voitures.
18h58. En partant, nous admirons un vol d'étourneaux sur les chênes, venant de la droite, bonne augure !
Au passage, en approche de Salamanca, on aperçoit la cathédrale illuminée. Ils ont scénarisé la ville et ses monuments pour une vision nocturne très esthétique. C’est vraiment bien vu.
Arrivée à la Rad, ce soir, c'est la Fiesta... demain, une séance avec vache chez le ganadero Andoni Rekagori clôturera ce stage 2025.
Certains commencent déjà à me parler de l’édition 2026, d’autres ne veulent pas rentrer à la maison, exigeant une ORTF (Obligation de Rester sur le Territoire des Fincas). Je crois qu’ils apprécient l’expérience !


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