Première école taurine de France...depuis 1983



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Chronique du stage des 40 ans (suite)


Saute-moutons
Saute-moutons
 Jour 5 :
 
On n'a pas tous les jours 20 ans...aujourd'hui, Robin a 20 ans. Quoi de plus sympa que de vivre ce jour-là en compagnie de ses copains, avec des Maestros pour le faire progresser dans sa passion. Robin est un garçon discret, un peu timide mais très attachant, qui a beaucoup de force de caractère. C'est un plaisir de partager ce moment symbolique avec lui. Pour ma part, très sincèrement, je n'ai aucun souvenir de ce jour-là, mais je lui souhaite que la suite de sa vie soit au moins aussi belle que la mienne.
 
 
Depuis lundi, Luis Murillo nous avait fait le plaisir de venir assister aux tentaderos. Nous étions heureux de passer du temps avec lui. Nous l'avions connu, voici plus de 10 ans. C'est une personne merveilleuse, il est connu par tous les taurins comme étant un honnête homme, extrêmement efficace dans son métier de mozo de espadas. Discret, il sait beaucoup de choses, connaît tous les potins, mais ne dit jamais rien et surtout, a le cœur sur la main. Il n'a pas son pareil pour aider, rendre service à un torero, qu'il soit connu ou non. Tous les carnets de professionnels de tous nos élèves, durant toutes ces années, c’est lui qui nous les a demandés au Ministère. C'est un homme qui a eu de graves problèmes de santé et comme tous ceux qui ont tutoyé la mort, en a gardé une sagesse et une humilité certaines. Il vit entre Zaragoza où il s'occupe de sa maman avec son frère et Salamanca où il vit sa passion au beau milieu des élevages.

Il avait logiquement intégré le conseil d’administration du CFT, pour le représenter en Espagne et y faire le relais.
Et comme toujours, lorsque le Maestro Le Sur proposa d’inscrire Clovis à l’école de Salamanca, Luis  avait répondu présent, effectuant toutes les démarches administratives sur place.
La petite communauté des anciens du CFT, de Nino à Tibo, s’était mobilisée pour accueillir Clovis, car il n’a pas 15 ans. Quand il devait se rendre dans une ganaderia, à l’école taurine, ou faire le voyage entre la France et l’Espagne, Il y en avait toujours un qui répondait présent. Clovis avait fait beaucoup de progrès, très vite. Il était temps pour lui de se confronter à d’autres garçons, tous très compétents, dans une des meilleures structures, lui permettant de toréer du bétail, quasiment toutes les semaines. Enfin, il allait aussi apprendre l’espagnol, car l’immersion totale, il n’y a pas meilleur professeur.
 
Dehors, par la fenêtre de ma chambre, j'écoutais les bédigues, dans le clos voisin de l'hôtel. Il y avait eu beaucoup de naissances cette nuit, m'avait dit Jean-Luc. Les petits chevreaux se plaignaient, couinaient, braillaient, tapaient dans les mamelles maternelles sans aucun ménagement, pour téter leur petit dèj... Au loin, une poule caquetait, fière d'avoir pondu son œuf, alors que, bon, pas de quoi en faire tout un plat !
Ceci me fit penser immédiatement à mes poulettes, laissées à Caissargues et à Guillaume II mon coq. Je l'avais baptisé comme ça car, il était arrivé après Guillaume, mon premier coq. Avant de le baptiser, Je l'avais beaucoup observé. Deux choses m'avaient marquée : d'abord, j'avais l'impression qu'il ne faisait pas grand mal aux poules et ensuite, lorsque je donnais du grain à tous ces volatiles, mon Guillaume s'écartait immédiatement, pour que ses poulettes puissent mieux s'installer "à table". Cela m'avait fait immanquablement penser à ce film "Guillaume et les garçons, à table !".
Le poulailler où je les avais installés était une petite maison en dur, avec un patio entouré de jasmins qui transformaient ce lieu en un endroit délicat, avec un parfum si subtil, dès le début du printemps. Enfin, pour éviter qu'elles aient froid la nuit, comme moi à Salamanque, je leur avais installé deux lampes chauffantes qui donnaient une lumière orange, dans une ambiance assez psychédélique. Par leur fenêtre, on aurait pu croire apercevoir une petite boîte de nuit ! Tchikboum... tchikboum...tchikboum... Qui sait ce qu'il se passait quand je n'étais pas là ?
 
 

Le temple grâce au balai
Le temple grâce au balai
La séance de sport avait du mal à démarrer, dégénérant en partie de football clandestine.
Apprenant cela, le Maestro Le Sur dut pousser une bonne "gueulante", estimant que le CFT n'était ni une colonie de vacances, ni un centre footballistique : "Qui voulez-vous devenir? Roca Rey ou M'bappe ?" soulignant qu’ils avaient la chance exceptionnelle d’avoir avec eux le Maestro Juan Leal, pour diriger la séance de toreo de salon. Il y en a bien un qui tenta, " M'bappe, car il gagne plus d'argent !", mais ça ne fit rire personne ! Les Maestros se chargèrent de prendre les opérations en mains. Du coup, les jeunes, il leur fallut s'y mettre : Course en arrière, toreo de salon, saute-mouton, mais, un accessoire avait fait son apparition, c'était le balai. Il permettait de simuler la tête du toro et de s'exercer à ne pas se faire accrocher la muleta. Pour s'entraîner au temple, ça pouvait le faire. Moi, j'avais bien eu l'idée d'emmener Pasha, mon jeune berger allemand mais, il aurait plutôt été intéressé par les biquettes et n'aurait pas eu l'efficacité escomptée. Mauvaise idée !
 
Passage des bédigues, en rang serré.
 
 

Tous assis !
Tous assis !
Mais, le clou du spectacle fut lorsque Simon, se transformant en tortureur, proposa l'exercice de la chaise. Comme toujours, c'est le genre de truc qui semble anodin au départ, mais se révèle très vite être une véritable tuerie. Tous, le dos appuyé contre le mur, position assise, genoux pliés à 90 degrés mais sans chaise bien-sûr. Le but : simple, mais terriblement efficace, tenir le plus longtemps possible !
À ce petit jeu, les deux Maestros participent.
1 minute, 2 minutes, 3 minutes, Jean-Luc, avec le balai, contrôle que les 90 degrés sont bien tenus, 4 minutes, les premiers lâchent, on voit les jambes trembler, les muscles tétanisent, plus le temps passe plus c'est une hécatombe... 5 minutes. Durant tout ce temps, le Maestro Le Sur, fort de son passé d'escrimeur, tient bon, 6 minutes… puis comme les autres, se relève. Il ne reste plus que Manuel, Clément et le Maestro Leal. 7 minutes, Manuel tricote des pieds et s'arrête, 8 minutes…9 minutes… Clément s'accroche. Juan est littéralement assis sur sa chaise virtuelle, souriant. Il propose à Clément de rajouter des mouvements de cape avec les bras, histoire d'agrémenter le plaisir. D’ailleurs, il prend son blouson en main et commence à le faire virevolter autour de lui, façon capote. 9’30… 9’45… 9’55… tous ses collègues encouragent Clément, qui commence vraiment à trembler, 10’15 … il s'arrache... Juan inébranlable continue, proposant 20 petites minutes, sans problème ! Trop fort le Juan !
Une série de squats et sauts de la grenouille permettent de remettre les jambes en mouvement. Fin de la séance.
 
 

Trop facile Maestro !
Trop facile Maestro !
Après ces émotions, le petit groupe rentre au coin du feu, pour une petite « cerveza sin alcohol », puis
Queue de toro d'anthologie.  Quand Ana nous propose de nous resservir, certains craquent, mais Jean-Luc résiste, quelle force de caractère décidément ! 
 
Le Maestro Tibo García nous rejoint.
 
14h30 départ du convoi.
 
1ère vache : 15h20, noire, brave et noble
Tito Sandoval à l'œuvre : "Eh bonita… mira hey hey...eh bonita… mira hey hey..."
Rafael. Gauthier. Clément.
Les efforts commencent à porter leurs fruits !
15h45. Portail – Spider Man – portail.
 
2ème vache : 15h50 : petite noire, excellente.
Nino, Manuel. Matthieu. Robin pour son anniversaire. Sacha.
Progression visible pour tous.
16h10. Portail – Spider Man – portail.
 
Gérard - "Papou" distribue de l'eau durant la pause.
 
 

Debriefing
Debriefing
3ème vache : 16h15, petite noire, 1er tour en sauts de cabri. Très noble
Clément. Baptiste. Clovis. Simon.
Tito : " Mira, bonita  hey hey..."
Matthieu et Baptiste ont demandé à mettre la vache en suerte, ils ne l’avait jamais fait de leur vie. Ils ont remarquablement réussi. Du coup, ils seront récompensés en mettant en suerte la suivante.
L'intensité du stage permet à chacun de réaliser des progrès notables.
16h37. Portail – Spider Man – portail
 
Pause, conseils croisés des Maestros.
 
4ème vache : 16h44, noire, petit arrêt sur le pas du portail, puis fusée. Brave et noble. Puis, se met en querencia aux planches, devient distraite, cherche les jambes...doit être toréée au ras des planches.
Manuel. Baptiste. Matthieu. Le Maestro Leal, tout en douceur. Valentin. Sacha.
17h04. Portail – Spider Man – portail
 
À côté de la petite arène, de gros et beaux toros prennent le temps et mangent le foin déposé par le vacher à notre arrivée. Quiétude.
 
Petites leçons particulières.
 
5ème vache : 17h09, belle, noire, impétueuse, répondant à toutes les sollicitations, excellente au cheval, très noble.
Matthieu, Baptiste. Rafael. Robin. Gauthier. Clovis. Simon.
17h12, sortie du picateur.
 
17h33 portail, Tibo à la cape, Gauthier à la porte, Spider Man. Fin de la journée. Lumière sensationnelle sur le campo.
 
Nous retournons à notre querencia. Le Maestro Leal doit repartir vers Séville, ce soir. Nous nous quittons, en nous promettant de nous revoir très vite. « Prends soin de toi ! », lui dis-je. Au vu de ses rendez-vous prévus en 2023, il faudra que toutes les bonnes ondes nous le protègent bien.

Lumière sur le campo charro
Lumière sur le campo charro
Jour 6 :
Ce matin, Pedro, mon météorologue Dominicain me l'a dit, en me montrant son téléphone. Il va pleuvoir toute la semaine prochaine. Les dieux des taureaux étaient donc avec nous, pour nous avoir permis une si belle semaine pour effectuer notre stage.
En matinée est prévue une visite de la ville de Salamanque, une des plus belles d'Espagne. Le ciel est bleu, aucun nuage et immanquablement, dans ces conditions, accourt toute une nuée de touristes. La réputation universitaire de cette ville n'est plus à faire, il y a toujours autant d'étudiants que nous croisons dans les rues.

Casa de las Conchas
Casa de las Conchas
La plaza Mayor, la Casa de las Conchas, l'Université et le clou du spectacle, la Cathédrale.
La ville semble extrêmement bien gérée, des rénovations nombreuses ont été faites, les rues sont propres, tout est organisé pour la rendre encore plus belle.
Nous traversons la Plaza Mayor, superbe, accueillante et rejoignons les halles. En effet, Nino nous a indiqué qu’il y avait une tienda de toreros. Alors là, à ce seul terme, tous les petits sont hypnotisés dès qu’ils l’aperçoivent.
De mon côté, je vais m’enquérir de trouver un supermarché et acheter des cuajadas, pêché mignon de mon amie Marie-Reine, restée en France.
Suite de notre visite, dans une ambiance de soleil d’hiver.
Où est la grenouille, où est l'astronaute ?
L'édifice de l'Université nous permet la première devinette. La grenouille hante toutes les vitrines, mais doit être repérée sur une tête de mort, sculptée autour de l'entrée. Elle est où, hein ? Elle est où ?

La Cathédrale de Salamanca
La Cathédrale de Salamanca
Arrivés sur le parvis de la Cathédrale, un guitariste joue "Capricho àrabe" de Francisco Tarrega. On entend en fond le « Tacatacatac » du bec d'une cigogne, perchée sur une cheminée. Ambiance.
Pour la deuxième devinette, c'est plus facile, sur la porte d'entrée de la cathédrale. Il est où, hein ? Il est où ? Nous décidons de visiter l'intérieur. Nous ne serons pas déçus, c'est d’une puissance majestueuse inégalée.
Nous arpentons les rues, pleines de monde, les magasins de souvenirs le disputent aux comptoirs vendant du si bon jambon de bellota - le meilleur d’Espagne.
L’heure tourne, nous sommes très bien dans cette ville, tous ces bâtiments historiques diffusent probablement de bonnes ondes et on se prend à vouloir prendre le temps, dans ces petites rues si mystérieuses.
Seulement, il est déjà 13 heures et il me semble que ces jeunes élégants bipèdes ont à tienter 5 vaches dès 15 heures, chez Don Andoni Rekagorri.
 Alors, tout le groupe se dirige rapido vers notre parking pour retrouver Ana, qui nous attend avec un «  Potaje » de mémoire. Aujourd’hui c’est vendredi de Carême, nous ferons donc maigre aux deux repas .

Les piquets de granit
Les piquets de granit
14h55 : arrivée chez Don Andoni Rekagorri. Ciel bleu, soleil éclatant, murs de pierre et piquets de clôtures en granit. C’est du solide !
Aujourd'hui, pas de picador. Alors, il faudra s’adapter. Les élèves rematerons la vache à l'endroit où on les place habituellement, face au cheval. Un élève appelle depuis les planches, 2 rencontres, chaque fois de plus loin, en évitant, quand même, qu'elle tape dans le burladero.
 
1ère vache (27ème vache du stage) : 15h28, noire, forte, prend bien la muleta. Meilleure à droite.
Clément : fait les choses bien.
Gauthier : Bonnes série à gauche, mais sur la défensive.
Rafael : dans le sitio, élégant, à l'aise.
15h47 le Maestro Tibo García est gardien du toril – Mathis, avec son blouson, rentre la vache, portail.
Il fait une chaleur tropicale, dans le bungalow vitré, ça tranche avec notre session de mardi, en petite Sibérie !
Débriefing avec les Maestros García et Le Sur.
2ème vache (28ème vache du stage) : 15h53, noire, avec un nuage dans l’œil droit, plus petite mais très mobile, répond aux sollicitations de loin, prend bien la muleta, un peu faible.
Nino : très sûr, bon rythme.
Valentin : doit prendre plus de sitio, et essaye d’appliquer les recommandations.
Baptiste : doit laisser la muleta morte entre les passes. C'est bien.
Meuglements des toros aux alentours.
Sacha : doit trouver le sitio et se recroiser, sentir le bon terrain. A fait de bons progrès depuis dimanche.
Clovis : doit se croiser plus.
16h19 sortie de la vache.
 
Débriefing.
 

Le bungalow...
Le bungalow...
3ème vache (29ème vache du stage) : 16h23, noire, haute.
Pas du tout intéressée par les sollicitations du torero-picador.
Rafael : très bonnes séries à droite, moins fluide, excellente série à gauche.
Matthieu : ça paraît facile pour lui. Ne pas se faire accrocher la muleta. Recroisement.
Manuel : travail du croisement, a progressé, mais ce n’est pas encore ça.
16h48 sortie de vache par Rafael.
 
4ème vache (30ème vache du stage) 17h : noire, forte, a répondu aux sollicitations, puis de plus en plus compliquée sur la fin, cherche l’homme. Pourtant, un ami du ganadero la décrit comme excellente !!! C’est à y perdre son latin !  Nous sommes assurément dans un espace-temps différent, c’est un truc de physique quantique sûrement !
Gauthier excellent en picador d'un jour !
Clovis : n'arrive pas à se positionner - croisé, doit bien intégrer les terrains. Il se bat, il en veut mais sans résultat.
Valentin pas mieux.
Nino : déploie toute sa technique. Il se bat comme un lion, il prend plusieurs volteretas mais s’accroche, il finit par la faire rompre. Bon cas d'école sur un cas difficile.
17h22 sortie de vache.

Ils sont fake ces toros !
Ils sont fake ces toros !
5ème vache (31ème vache du stage) : 17h34, noire assez forte. Réponse aux sollicitations, un peu faible
Gauthier toujours bon picateur.
Matthieu : très belles séries.
Chants de petits moineaux.
Baptiste : bonnes séries, bons progrès, a compris le rythme, fait de beaux gestes.
Simon : très volontaire mais n'a pas le rythme. Il s'accroche mais reste nerveux, en colère contre lui.
Robin : enchaîne les passes, c'est pas mal.
18h00 sortie de la dernière vache.
Ce soir, 3 de nos élèves vont retourner vers la France, car un bolsìn les attend, demain matin à Nîmes. Je suis convaincue que leur semaine de préparation va leur servir grandement pour la suite.  Après toutes nos recommandations de sécurité, ils vont se partager le chemin et dormiront dans la voiture, chacun à tour de rôle. Vida de toreros.

Les bédigues au soleil
Les bédigues au soleil
Jour 7 :
Ce samedi, c'est le dernier jour du stage. Nous devions retourner chez Don Íñigo Sepúlveda, mais, cette fois-ci, pour tuer des becerros. Le Maestro Le Sur devait désigner ceux qui pourraient tuer aujourd'hui.
Il met un point d’honneur à offrir une « première épée » à chaque fin de stage, il en est fier, et l’élève s’en souviendra toute sa vie.
 
Il lui fallait prendre en compte de nombreux critères, bien sûr le niveau de l’élève, sa progression, mais aussi ses rendez-vous à venir... En essayant de ne léser personne, ce qui n'était pas toujours évident.
 
Pendant ce temps, je m'amusais à observer les petits chevreaux nouvellement nés. Un, en particulier, m'avait attiré l'œil, un petit bicolore noir et blanc. Il tentait de faire comme sa mère, voulant se coucher confortablement, dans l'herbe bien verte, sous les chênes. Il était minuscule, juché sur quatre trop longues pattes, disproportionnées et une queue tout aussi longue qu'inutile. Il mettait du cœur à l'ouvrage pour plier et coordonner tout cela, mais ça ne fonctionnait pas. Il restait donc debout, à courir un peu partout, youkaïdi, youkaïda, caracolant au milieu du groupe des mamans, toutes couchées tranquilles, avant de donner la tétée aux petits. Nous étions au bord de l'A62, qui mène vers le Portugal et pourtant, on se serait crus au beau milieu de nulle part, tant cette vision était reposante.
 

Chargeant le minibus
Chargeant le minibus
Nos chauffeurs avaient déjà calculé comment organiser le minibus, les montagnes de capes devant être rangées dans un coin, après la séance d’entraînement, les valises de l'autre. Ils souhaitaient décaler à 7h demain matin. Mais, pour la dernière soirée, un peu plus festive, nous savions que les petits allaient se coucher plus tard, il y aurait très probablement de la colle sur l'oreiller ! 
 
Clément, Simon et Gauthier nous avaient envoyé un petit message, tôt ce matin, après leur voyage de retour :"7h07, bien arrivés !". Nous étions rassurés de les savoir "à la maison".  De bonnes nouvelles du bolsín de l’Aficion Cheminote nous arrivaient, depuis le Mas de la Font Mounière. Aux dires des organisateurs, c'était aujourd'hui la meilleure séance du cycle, la plus complète par la qualité du bétail et des toreros. Nos élèves avaient été remarqués, face à du bétail de Barceló.
 
À l'hôtel, ça sentait le week-end, les petits enfants commençaient à envahir la salle de jeux, comme lors de notre arrivée, une semaine plus tôt. Les familles déjeunaient tranquillement.
 
Ana voulant, comme toujours, faire les choses bien, venait voir comment organiser le repas d'Adios de ce soir. Nous avions convié les ganaderos Don Íñigo Sepúlveda et Don Andoni Rekagorri et leurs épouses, Luis était convié ainsi que Nino et le Maestro Tibo Garcia.
 
Pour déjeuner, Ana nous avait fait préparer une excellente Fabada, c’est pas très régime, mais, les petits allaient se dépenser dans l’après-midi.

Arrivant chez Sépulveda
Arrivant chez Sépulveda
Nous partons à 14h28 vers la ganaderia.
 
Finalement, l'A62 était très empruntée, surtout par des camions de transport portugais et quasiment autant de coches de toreros !
 
14h56 : Arrivée chez Sepúlveda, soleil d’hiver très chaud, peu de vent, petite ambiance frisquette à l’ombre mais agréable.
 
1ère vache (32ème vache du stage) : 15h17, rousse, très noble pour le Maestro Tibo García. Très élégant, très doux, suave. 
Nino pour un quite.  
 
Juste le bruissement des bûches dans la cheminée, derrière moi…
 
 
Tibo torée bien, doucement, la vache est un peu faible, mais prend toutes les passes.
Pour Sacha, c’est plus compliqué mais il s'accroche. Robin aussi !
 
Séance de peluquero et Adios !
 
15h38 :  sortie en trombe de la placita vers le campo. Tibo lui court derrière pour continuer à la toréer. Et, elle en redemande.
A tel point que 5 minutes après, Tibo est toujours dans le clos pour continuer. Le ganadero demande qu’on la laisse reprendre son souffle ! 
 
1er becerro : 15h45 : roux très beau, assez fort, extraordinaire becerro.
Manuel pour le recevoir et le mettre à mort.
Matthieu ensuite pour un quite.
Manuel tente des pendules.
Nino toujours à la brega et donnant d’excellents conseils.
Rafael et Manuel aux banderillas.
Muleta pour Manuel.
« Jette les banderilles en torero, tu es dans une arène ! » lui lance le Maestro Tibo Garcia.
Le becerro est très noble, sans mauvaise réaction. Pourtant, tenter plus de 2 derechazos semble difficile pour lui. Attention, il faut aussi penser aux bons terrains durant la lidia.
Nino se met en colère car il voudrait que Manuel en fasse plus !
1 fois, 2 fois, 3 fois, 4 fois, la cinquième entrée à matar.
Après plusieurs tentatives, le becerro tombe. 16h15.
A ce moment-là, Veronica, l’épouse du ganadero nous dit : « C’est toujours un moment difficile pour nous, mais c’est plus digne pour nos animaux de mourir dans l’arène - en su cama - que dans un abattoir ! ». Elle a tellement raison.
 
2ème becerro : 16h21, un noir aussi fort, excellent, très noble pour Matthieu qui est déjà élégant à la cape.
Puis, Baptiste enchaîne un quite à la cape, élégant lui aussi.
Rafael aux Banderilles. 
Et Matthieu prend la muleta et va nous faire un concerto, une faena sensationnelle, le novillo répond à toutes ses invitations. Il torée avec douceur, c’est parfait. Les olé fusent dans l’assistance, le novillo est aussi bon que le torero. C’est un vrai plaisir. Cela semble facile !
« Régale-toi ! » lui lancent alternativement le Maestro Garcia et Nino, ravis de voir ce jeune faire tout ce que ce bon novillo mérite.
Veronica, très philosophe me lance : « Finalement, c’est comme dans la vie, il a touché un excellent novillo, comme on trouve quelqu’un de bien pour se marier ! ».
Pour couronner le tout, Matthieu réalise une estocade, du premier coup, très belle estocade. 16h42. Il mérite 2 oreilles !
Pour son premier becerro, c'est une réussite !

Le Maître et son élève
Le Maître et son élève
3ème becerro : 16h53, roux, aussi fort que ses congénères, avec les yeux cernés de blanc, ojo de perdiz.
Pour Baptiste dont c’est pour lui comme pour pour Mathieu une « première épée », se montre élégant à la cape.
Rafael fait un quite à la cape, élégant aussi.
Clovis aux banderilles.
Le novillo est excellent, Baptiste aussi.
« Ressens les choses, tu es dans une arène ! » lui lance Nino.
Puis, le novillo le serre un peu, devient plus compliqué.
Les choses vont a menos, le rythme est perdu.
 
2 fois, 3 fois.
Après plusieurs tentatives, le becerro est mis à mort. 17h09. 1 oreille.
 
La question que se pose tout le monde, à laquelle doit répondre le Maestro Le Sur : « Qui va toréer le dernier ? ». On consulte Le Maestro Garcia, Nino, le ganadero, grand conciliabule...Il ne faut pas gâcher un animal, ni une chance de corriger ou de récompenser…
 
4ème becerro. 17h17 pour Baptiste.
Le ganadero annonce avant sa sortie que son animal a des notes fantastiques, dans sa généalogie : 10 la mère, 10 la grand-mère, 10 les tantes... « Mais on ne peut présumer de rien ! ». Mon dieu qu’il dit vrai…
 
C’est un beau becerro noir, fort.
Baptiste au capote.
Quite pour Matthieu - le capote lui pèse.
 
Muleta pour Baptiste. Il débute à genoux, effectuant des passes en rond de rodillas, certainement inspirées par le Maestro Juan Leal ! Il est élégant. Le becerro est muy bueno, venant de loin.
Il réalise une bonne faena, des 2 côtés. Le becerro est excellent.
Baptiste est souriant. Il tente beaucoup de gestes, pour sortir de sa zone de confort, c’est méritoire. C’est totalement ce qui est recherché durant ce type de stage.
1fois, 2fois, quelques pinchazos…
Mise à mort un peu laborieuse. 17h45. Fin de la séance.
Nous félicitons le ganadero de la qualité de son bétail. Nous en discuterons dans la soirée autour d’un bon cochinillo asado.
 
18h15, nous retournons vers notre bercail salmantino, pour une soirée officielle de despedida, où nous avons bien l’intention de passer de bons moments de détente, avant le trajet vers la France.
 
Au bilan de ce stage : pour nos 12 élèves : - 32 vaches – 4 becerros – Des Maestros formidablement attentionnés pour encadrer – nos jeunes toreros qui repartent avec des beaux souvenirs dans la tête et plein d’étoiles dans le cœur !
 
 
 


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